I'm gonna kill you [Nathan]

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Lorsqu'on doit faire le travail pour deux personnes et qu'on est seule, il faut savoir encaisser les chocs pour deux. C'est pour ça que j'en veux autant à Nathan de m'avoir fait faux bond après que je l'ai traité de sale gosse arriviste et imbu de lui même il y a six mois. Même si la dispute a été épique, je ne m'attendais pas non plus à me retrouver toute seule en me réveillant le lendemain matin dans l'appartement que l'Agence du Temps nous fournissait, et encore moins de voir que toutes ses affaires avaient disparues. On me l'avait confié parce que j'étais la meilleure et qu'il était... Soyons sincères : l'un des pires. Sa manie de ne jamais agir selon les ordres n'avait d'égale que son talent inné pour se mettre dans les ennuis jusqu'au cou. Moi, je n'avais clairement pas l'intention de crever à cause de lui, et mes compétences n'arrivaient cependant pas à le remettre sur le droit chemin. Alors... Alors je m'étais énervée, un peu fort il est vrai.
Mais, que faire d'autre quand un sale gamin vous suit depuis votre plus tendre enfance, que vous le détestez cordialement, et qu'en plus il s'avère avoir une belle gueule ? Rien. En tout cas, moi je ne vois rien. Je ne sais trop ce qui va se passer par la suite, mais je sais une chose : je ne suis pas là pour qu'on me marche sur les pieds, et ce n'est pas Nathan Swan qui va y arriver. Je suis un agent du temps. Un bon agent du temps.
Pourquoi est ce que je pense à ça, d'ailleurs ? Ha, oui. La blessure. Je me suis fait mordre par un chien étrange cet après midi, et ça ne serait jamais arrivé si je n'avais pas du cacher l'incompétence de Nathan aux agents du temps, et qu'ils m'avaient confié un autre coéquipier. Je grimpais les marches qui menaient à mon appartement en espérant que le sang ne coule pas sur le sol. J'en aurais encore pour une fortune en produits nettoyants si jamais ça venait à tâcher le parquet.
Une fois chez moi, je nettoyais et bandais mon bras avant de me laisser tomber sur le canapé moelleux. Mais, je n'eu pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre : j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et un bruit de valise. Quoi ?
Je me relevais, mon pistolaser à la main, et me dirigeais vers l'entrée pour tomber sur ... Nathan ?

   
   

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Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Versailles, Arc de Triomphe, Tour Eiffel...bon ok, me revoilà de retour à Paris, c'est pas plus compliqué que cela. Enfin, ce n'est presque pas plus compliqué que cela, parce que si j'ai laissé des affaires peu jolies en cours à Londres, et s'il vaut mieux que je fasse gaffe à ne pas tomber sur qui capable de me réexpliquer ma place au sein de l'organisation sous peine de me retrouver à vider les corbeilles, j'ai également laissé des affaires en plan à Paris. Et ces affaires trouvent matière en la personne de Lucy Miller, la jolie blonde têtue comme une mule et incapable de faire preuve d'amabilité à mon égard avec laquelle je partage parfois un appart, quand j'y suis. Bon, ça c'est la version que j'offre, officiellement, elle est censée me chaperonner, et on peut dire, et bien, qu'elle est totalement à coté de ses chaussures dans ce rôle!
Enfin, sur ce coup-là, le tout début du pourquoi du comment que je me suis éclipsé n'est ni de mon désir, ni même de mon attention. Juste un accident de trajectoire de la part de mon bracelet alors que je comptais me payer une nuit bien arrosée à Rio et que je me suis retrouvé euh... au milieu des Oods, me demandez pas le nom de la planète. Et de fil en aiguille, j'ai trouvé autre chose à faire que revenir. Enfin, pour ce soir, j'ai pas réussi à me trouver de lit accueillant dans lequel me coucher, alors me revoilà à la case départ, tournant ma clef dans la serrure - que je suis surpris de ne pas trouver changée - avant de pousser la porte, rentrant sans ménagement dans l'appartement, sans me préoccuper plus que ça d'en déranger la potentielle occupante - là ou pas là, j'm'en fiche comme de ma première fois.
Cependant, c'est elle qui me tombe dessus, pistolet laser en main, et je lui fait mon plus beau sourire tout en refermant la porte dans mon dos.
"Salut Beauté, je t'ai manqué?"   
   

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Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Mais qu’est-ce qu’il fait là ? Je commence par ouvrir la bouche, puis je la referme, incapable de me décider par quel juron commencer. Je crispe donc la mâchoire, sourcils froncés pendant qu’il referme la porte. Bon sang, il mériterait que je lui tire dessus. D’ailleurs, en voyant ce sourire narquois, c’est bien ce que j’ai envie de faire. Je remets mon pistolaser dans son étuis, vu qu’il ne semble pas être une menace alors qu’il ouvre la bouche pour me saluer, je prends une grande inspiration pour tenter de me calmer puis je fais les trois pas qui me séparent de Nathan et je lui envoie mon poing dans la figure.
- C’est tout ce que tu trouves à dire après m’avoir laissée seule pendant six mois ? T’as pas idée de ce que j’ai dû faire pour cacher ton absence à nos supérieurs et assurer les missions toute seule.
Voyant qu’il se relève, je le repousse sur le sol pour qu’il y reste et que, malgré ma petite taille, je puisse le dominer.
- Espèce d’inconscient. Abrutit fini ! Tu ne te rends pas compte ?
Poings serrés, je me donnais l’impression d’être une furie. Mais, pour le coup… J’avais réellement besoin de hurler un coup.   

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A vrai dire, j'attendais autant le coup de poing que je ne l'ai pas vu venir, et je me retrouve à heurter douloureusement le sol dans mon dos avant d'avoir vu le poing arriver. Cependant, c'est le sourire moqueur aux lèvres que je me redresse, passant les doigts sur ma lèvre fendue le temps qu'elle vide son sac sur ce qu'elle a à me dire. Je dirai bien "cause toujours, tu m'intéresse", mais je ne peux m'empêcher de me sentir intéressé par tout ce que raconte cette blonde...qui me refout d'ailleurs par terre sitôt que je fais mine de me relever.
"J'vais être honnête, j'avais autre chose de bien plus intéressant à faire. Et vu que tu ne m'as toujours pas l'air intéressée pour me rendre ce service, faut bien que je trouve une jolie fille ou deux avec qui passer un peu de bon temps."
Tentant une fois de plus de me relever, je me fais une fois de plus repousser au sol, sauf que cette fois-ci j'attrape son bras dans ma chute, l'entrainant à ma suite, profitant de l'avoir contre moi pour passer un bras dans son dos avec un sourire volontairement provocateur.
"A moins que je ne me sois trompé sur ton cas, Miller?"  
Je doute qu'elle me laisse profiter de la situation trente secondes avant de se débattre suffisamment pour que je la lâche, puis me coller un coup de pied pour penser avoir conclu le débat, mais cela sera toujours trente secondes de prises...faut savoir faire des sacrifices pour obtenir ce qu'on veut, après tout.
   

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Et, la furie se retrouva coincée sur le sol dans les bras de Swan, le regard plongé dans le sien, et je ne pus que dire une chose : il était quand même diablement sexy. Et ce regard… Bordel, pourquoi les pires des idiots étaient toujours les bad boy les plus séduisants, hein ? Ce n’était foutrement pas possible de se retrouver dans cette situation, à deux centimètres de sa bouche, et de rester en colère.
- Je n’ai jamais eu envie de te mettre dans mon lit, Nathan Swan, et ce n’est pas maintenant que ça va commencer.
Pourtant, je ne le repoussais pas. Par pure bravache, ou que sais-je encore. J’avais envie de voir jusqu’où il irait, sans pourtant vouloir réellement tenter l’expérience. Qui pouvait savoir où ça me mènerait, hein ? C’était idiot. Je fronçais les sourcils, tentant de masquer mon trouble, et je finis par le repousser avec cependant moins de violence qu’auparavant.
- Pourquoi t’es partis, Swan. Pourquoi tu m’as laissée dans la merde pendant six mois ? J’ai dû cacher ton absence pour pas me prendre de blâme dans la gueule. Je te jure que si je t’avais pas connu depuis notre plus tendre enfance, je t’aurais traqué pour te tuer et j’aurais fait un rapport derrière.
J’aurais pu me relever, mais je restais là, assise sur le sol, mon regard plongé dans celui de cet homme que je haissais jusqu’à ce que je me rende compte qu’en fait, je l’appréciais un peu.


   

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"T'as raison, c'est pas drôle si les désirs de l'un sont l'exacte réciproque des désirs de l'autre. Bien trop ennuyeux comme histoire."
Ouais, j'aime bien cette relation étrange qui nous lie, comme je passe ma vie à l’emmerder et elle passe la sienne à m'engueuler, et peut-être que quelque part, au milieu de tous les coups d'un soir que je peux me trouver, je pourrai envisager l'idée de lui courir après. Allez savoir. Je plante mon regard dans le sien, nos visages suffisamment proches pour que ses yeux soient la seule composante de mon champ de vision, et je souris crânement lorsqu'elle me repousse mollement, pas suffisamment pour que je recule d'un centimètre.
"Pas nécessaire d'évoquer notre enfance commune, on se détestait, tu le sais et je le sais. Il n'y a donc plus qu'à élucider la question de "pourquoi m'avoir couvert?". Avec ma réputation, tout me mettre sur le dos aurait été aisé, et tu aurai récupéré un gentil petit robot bien dressé comme nouvelle recrue... ou alors, tu aimes que je t'emmerde comme je sais le faire."
Je hausse un sourcil curieux et intéressé en attendant sa réponse, mon sourire toujours aussi éclatant sur mes lèvres comme je suis persuadé d'avoir raison, la défiant légèrement de me contredire, avant de retirer mon bras de son dos, ne gardant que ma main passée autour de son poignet. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, et avoir passé l'épreuve d'une telle proximité (oui, avec elle, moins de 2mètres nous séparant se nomme de la proximité...) sans qu'elle ai su m'envoyer de baffe supplémentaire est déjà une bonne progression dans nos relations.
   

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Les yeux les uns dans les autres, j’avais le cœur qui battait tellement fort que s’il continuait, il allait sortir de ma poitrine. Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher d’avoir cette envie de jouer avec le feu. Nathan et moi, c’était une longue histoire, entre haine et attirance, et elle n’était pas terminée. J’espérais réellement qu’un jour il allait enfin se calmer et arrêter de se la jouer bad boy, pour devenir… Je ne sais pas, autre chose ? Un mec sympa ? Il pouvait l’être, quand il le voulait. Mais, il préférait largement jouer les imbéciles et les salopards de service. Alors, de mon coté, je restais dans mon rôle d’insensible de service. Telle était notre relation.
- Arrête un peu ton char. T’as autant envie de me mettre dans ton lit que moi de coucher avec un Sleetin.
Lorsqu’il s’éloigna, tout en gardant ma main dans la sienne, je fronçais les sourcils. Bah tient. Des paroles, des paroles, mais aucuns actes. Rien dans le pantalon…
- Je n’aurais pas aimé devoir expliquer à ta famille que j’ai du te traquer et te tuer pour mutinerie.
Ma voix était tranchante, mais j’avais un grand sourire amusé sur le visage. Au fond, j’aurais presque aimé me retrouver dans cette situation. Poussant un soupir, je me laisse aller le dos contre le mur du couloir, regrettant presque qu’il tienne encore mon poignet. J’ai envie de m’enfuir dans ma chambre pour éviter qu’il ne creuse plus loin cette question. Au fond, si j’avais du le tuer, il m’aurait manqué.
Et, c’est ça le pire dans toute cette histoire. Il m’aurait manqué, alors que je l’ai détesté tout le reste de ma vie. Comment-peut-on détester quelqu’un et que cette personne vous manque au final ?
   

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"Tu serais pas en train de me comparer à un Sleethin tout de même?!"
Oui, en plus d'être un fieffé entêté, aimant à ennuis et emmerdeur professionnel, j'ai ma fierté, et songer une seconde à pouvoir être comparé à ces aliens répugnants n'est certainement pas pour me plaire.
"Pour te répondre, je suis persuadé qu'il est cent fois mieux pour moi de coucher avec toi que pour toi de coucher avec un Sleethin...à moins que tu ai des idées sur ce peuple mais sincèrement, ... laisse moi attraper ton téléphone et le numéro de l'asile avant que tu ne me réponde."
Amusé par ses paroles, je m'installe dos au mur à coté d'elle, ramenant sa main vers moi pour jouer stupidement avec ses doigts, sans vraiment faire gaffe à ce que je fais, d'ailleurs.
"Bah, ma famille ça risque d'être rapide. Ma tante, qui doit me penser crevé dans un caniveau quelconque depuis x années... Nan, te fais pas de bile de ce coté là, c'est loin d'être la merveilleuse famille que tu dois avoir de ton coté..."
J'en viens à réaliser que, depuis les années que nous nous connaissons elle et moi, de sa famille je ne sais strictement rien, tout simplement parce que je n'ai jamais trouvé intéressant de lui poser la moindre question à ce sujet. Que voulez-vous, on partage - sauf quand j'me fais la belle, bien sur - notre boulot et notre appartement, on ne va pas en prime partager nos conversations, si?



   

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Comment lui répondre que, si, parfois, il me fait penser à un Sleethin ? Enfin, en pire, parce qu’il est humain et qu’il n’a de cesse que de fuir en avant au lieu de se contenter de faire ce pour quoi il est fait. Ce pour quoi il a signé. Je serrais les dents en posant ma tête contre le mur, les yeux fermés, m’empêchant de répondre quelque chose qui aurait blessé Nathan. Hey… Attendez, depuis quand est ce que je me souciais de ce que Nathan pensait ?
- Peut être…
Enfin, je laissais courir. Ce que je pensais de Nathan n’était pas réellement important. C’était même la dernière des choses à penser, en fait.
- Je ne couche pas avec les non-humains. C’est pour ça que je ne couche pas avec toi.
Je penchais la tête vers lui, mon regard amusé recherchant cette lueur taquine que j’avais la mauvaise habitude de trouver dans le regard de Nathan lorsque nous partions sur ce sujet. Nous n’étions au fond que des gamins finis.
- Ma merveilleuse famille me croit morte. Je le leur ai fait croire lorsque j’ai rejoint l’agence du temps afin de ne pas les blesser quand ça arriverai réellement.
A ces mots, je retirais ma main de la sienne, remontant mes genoux contre mon torse et passant mes bras autour, en mode fœtus. Je n’aimais pas réellement parler de ça. J’esquivais les conversations personnelles comme la peste. Je n’avais aucune envie de laisser quiconque apprendre quoi que ce soit sur moi. On m’avait trop fait de mal pendant mon adolescence avec ça.
   

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"J'te rassure Darling, j'ai peut-être pas les mêmes critères d'exclusion que toi concernant ce que j'm'envoie, mais je suis tout ce qu'il y a de plus humain, aussi stupide et con que tout humain."
Je ne me rend compte que trop tard que j'ai commis une sacrée boulette en renchérissant au sujet de sa famille. Enfin, après tout, elle a été la première de nous deux à parler de famille... Bon, ok, cette excuse pitoyable ne m'empêche pas beaucoup de me dire que j'ai gaffé lamentablement quand je la vois roulée en boule à coté de moi.
J'hésite un instant avant de poser une main sur son épaule, absolument pas doué que je le suis pour les rapports simples entre deux personnes, et je finis carrément par passer un bras autour de ses épaules, la ramenant légèrement contre moi.
"J'crois qu'on est d'accord que la finesse n'est pas non plus l'une de mes qualités, t'en penses quoi?"
Je hausse simplement les épaules avant d'appuyer mon crane contre le mur dans mon dos, ne trouvant rien de plus à ajouter et préférant donc, pour une fois, un silence sage à un blabla inutile. Après plusieurs minutes de silence, je me dégage pour me relever avant de la regarder.
"T'as toujours l'écran plat? La télé est bien un truc qui m'a manqué ces derniers mois.."   

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Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Tout au fond de moi, je dois avouer que je m’en fiche un peu de ce que Swan met dans son lit, du moment qu’il respecte deux critères : pas moi, et pas dans mon appartement. Oui, car je considère cet appartement comme étant le mien, bien plus que le sien, vu que j’en paye les facture et que j’y vis de manière régulière. Alors, qu’il vienne pas essayer de me faire la leçon.
Pourtant, je dois avouer que je ne sais réellement comment on en arrive à parler à plus ou moins cœur ouvert, et le coup de blues que je me tape en abordant le sujet de ma famille, bien que j’essaie à tout prix de rester cynique, me fait me blottir contre moi-même, avant pour une fois d’accepter que Nathan me prenne dans ses bras. Peut être que je me trompe, et qu’au fond avoir quelqu’un dont on est proche… Pas proche dans le sens physique du terme, mais plus sur un plan intellectuel, quelqu’un pour vous soutenir… Peut être que ça, ça fait du bien ? Mouais. Autant adopter un chat, ça sera plus pratique. Non mais sérieux : regardez Nathan. Il mange, il dors, il s’envoie en l’air, et de temps en temps, s’il en a envie, il m’accompagne en mission. Un chat. Manquerait plus que je lui prépare une litière et que je lui donne des croquettes à manger, tient.
- Ouais, la finesse c’est un peu l’un des derniers mots qui me viendraient à l’esprit pour te définir…
Je me tais ensuite, un sourire aux lèvres, me demandant si je vais vraiment tenter le coup d’aller lui acheter de la litière pour chat. Franchement, ça serait déclarer une petite guerre du quotidien qui pourrait me changer de ma routine, et qui irait certainement en empirant au fil des mois jusqu’à ce que ça finisse en bataille rangée dans le salon.
- L’écran plat est dans ma chambre. J’le regarde avant d’aller au lit.
Je me relève aussi, pour lui barrer le chemin de ma chambre.
- Et je te rappelle un truc : MON écran plat, MA chambre où t’as toujours pas le droit d’aller.


   

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"T'en fais pas, je te promet que mes yeux ne quitteront pas l'écran même si tu m'organise un strip-tease privé."
J'vais me faire foutre dehors, je sens que ça va clairement finir comme ça. J'm'en fous, à vrai dire, qu'elle me fasse sortir par la porte j'reviendrais par la fenêtre... c'est ce que j'aurai du faire, d'ailleurs. Je ne lui laisse cependant que le temps de râler dans mon dos que je me dirige vers la cuisine pour aller jeter un œil dans les placards pour en ressortir avec un paquet de chips et une bouteille de bière, avant de m'installer dans le fauteuil, une jambe négligemment passée par dessus l'accoudoir tandis que je pose la bouteille au sol le temps d'ouvrir les chips. Cela fait, je reprends la bouteille en main, m'aidant de mes dents pour la décapsuler - je sais, un jour les dents viendront avec -  avant d'en boire une longue gorgée. Ce n'est qu'en reposant la bouteille au sol et m'intéressant au contenu de mon paquet de chips que je semble me rappeler de la présence de Lucy dans l'appartement, et je tourne la tête dans sa direction avant de renchérir.
"La télé était tout de même pas mal placée là. J'peux même faire un effort, j'te file le code de ma console. Y a rien de mieux que de taper sur des monstres virtuels après une journée passée à échapper aux vrais, ça défoule... tu devrais essayer."
   

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- Toi, rester concentré sur l’écran si une jolie fille te fait un strip tease ? Alors là, je demande à voir…
Ok, Stop Lucy, tu commences à jouer avec le feu là. Pour un peu, il va te le demander par la suite, et avec ton sens moral à la con, tu vas t’obliger à le faire juste pour garder la face vis-à-vis de lui. Quoi que, j’ai parlé d’une jolie fille, pas forcément de moi. Bon, tais-toi cerveau, ça suffit là.
J’ai plus qu’envie de l’attraper par l’épaule pour le mettre dehors, comme son petit jeu ne m’amuse pas du tout. Non mais sérieux, qu’est-ce qu’il fout là ? Il a trouvé aucune jolie fille à sauter ce soir ou quoi ? Je n’ai aucune envie de devoir me le coltiner ici.
- Hey, ne me vide pas les placards !
Je le suis, bras croisés, avant de le voir repasser devant moi pour aller s’installer dans le canapé. Je crispe la mâchoire avant de fermer les yeux une demi seconde. Mais qui m’a foutu un coéquipier pareil ?
- Ok, on va faire un deal. Tu reviens bosser avec moi, tu fais le coéquipier parfait, et peut être qu’un jour je te repasserai la télé. Ho, et ne t’en fait pas pour ta console. Elle est dans ma chambre. Il m’a fallu environ dix secondes pour comprendre que ton mot de passe était ‘introuvable’.
Je m’adosse au cadran de la porte, un sourire satisfait sur le visage.
- Oh et… J’ai changé le mot de passe pour un bien plus compliqué…

   

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"Tu sais quoi Miller? Essaye donc et tu auras le plus discipliné des coéquipiers à tes cotés... le strip-tease bien sur, pas la télé."
Avec un sourire satisfait, alors que je l'entendrais presque taper du pied dans mon dos, je reporte mon attention sur ma bière avant de la vider, osant me demander si elle n'a pas quelque chose de plus fort en réserve. La bière c'est bien, mais c'est pas ça qui va me rendre seulement à demi-saoul.
"Tu sais à quel point ça m'emmerde, ces missions totalement inintéressantes qu'ils nous filent. Si y a un trou noir ou une étoile en état de mort imminente sur ma route, tu sais que j'peux pas y résister... ouais, bon, une jolie femme plus ou moins humaine non plus, je t'accorde le point. Bon, ma chambre est toujours ma chambre ou j'dois m'inviter dans la tienne si j'compte dormir ce soir?"
Cette fois-ci, je rejette la tête en arrière, la nuque appuyée sur l'accoudoir du fauteuil, pour avoir droit à sa réaction en direct, bien que je doive composer avec la lampe à la lumière trop forte dans mes yeux trop bleus qui se trouve juste au dessus.
"Bah aller Miller, arrête un instant de faire la gueule. T'es pas contente de me revoir?"
Ouais, bon, la console, j'm'en serai douté. N'empêche, j'ai raté l'occasion d la voir chercher tous les mots possibles et imaginables alors qu'il n'y a pas plus bateau que ça... à si, j'aurai pu mettre "motdepasse" aussi... idée à étudier au prochain épisode.


   

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Je croise les bras, contemplant mon coéquipier avec un mélange d’exaspération et de lassitude. Quand va-t-il grandir un peu ? Sérieux, ce mec est bloqué à l’adolescence depuis… quinze ans ? Il en est encore à enchaîner toutes les filles possibles et imaginables, sans réellement aller chercher quoi que ce soit d’un peu plus sérieux ou construit qu’une baise torride entre deux lampadaires un soir sans lune.
Oui, bon, j’exagère. Un peu. Non, en fait, pas du tout. Il m’a lâchée pendant six mois pour s’envoyer en l’air à l’œil, et maintenant qu’il n’a plus de plan cul pour ce soir, le voilà qui rentre à la maison la queue entre les jambes, tout frétillant, en espérant que je l’ai attendu sans le remplacer. Et, en plus de ça, il pense qu’il va pouvoir se réinstaller là sans que je ne dise quoi que ce soit. Je vais peut être réellement lui tirer un coup entre les deux yeux et faire passer ça pour de la légitime défense auprès de l’agence du temps. Ce serait l’une des meilleures idées de la décennie, et en plus ça éviterait à des gamines sans défenses de se retrouver enceintes jusqu’au cou d’un inconnu qu’elles ne reverront jamais. Je n’ose même pas imaginer combien d’enfants ce mec doit avoir, depuis le temps qu’il s’envoie fille sur fille, sans jamais en revoir aucune.
- Si les missions t’emmerdent, pourquoi t’as signer pour entrer à l’agence du temps ? T’aurais pu rester à Torshwood avec Harkness. Lui, il enfreint les règles au moins aussi souvent que toi, et en plus de ça il est au moins aussi suicidaire que toi. Ha moins que tu n’arrives pas à gérer la concurrence auprès de la gente féminine ? Jack est tellement sexy…
J’en fais trop là, non ? Bon, un peu. Mais, Jack Harkness est véritablement le genre d’homme que je mettrais dans mon lit si je le pouvais. Il a une certaine prestance, une certaine classe, il dégage un magnétisme qui m’attire comme une mouche sur du miel.
- Et, non je ne suis pas contente de te voir, parce que je sais que je vais te voir disparaitre dans une semaine, attiré par les phéromones d’une pétasse à la noix, qui te tiendras pas les couilles pendant quelques jours, jusqu’à ce que tu en trouve une autre, puis une autre, et il se passera à nouveau six mois avant que tu ne te rappelle habiter ici. Alors, ne compte pas sur moi pour débarrasser ta chambre. Je l’ai changée en artillerie, et elle est fermée par un loquet magnétique qui ne reconnait que mes empreintes digitales.
Sourire satisfait sur mes lèvres, je m’avance pour aller attraper une bouteille de whisky et la déboucher d’une main, buvant quelques gorgées du liquide ambré directement à la bouteille.
- Ce soir, c’est canapé pour toi, mon coco.

   

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"J'en avais marre que Harkness me tourne autour. Pis, Torchwood n'a pas ces petits bijoux de technologie."
Disant cela, je lève le bras au dessus de ma tête et lui montre rapidement mon bracelet avant de replacer ma manche par dessus, ne tenant vraiment pas à ce qu'elle s'amuse à me le prendre. Je finis par me retourner sur le fauteuil, atterrissant au sol, sur un genou, par la même occasion, lorsqu'elle évoque ma capacité à me faire harponner par toute femme un tant soit peu sexy se présentant devant moi, avant de me relever et avancer dans sa direction.
"Pas ma faute si t'es trop bouchée du cul pour avoir la plus petite idée du bien que ça te ferait. Sur ce, t'as parlé de "co-équipiers". A ma connaissance, les membres d'une équipe sont égaux, si t'as un lit, j'en ai un, et si j'comprends bien, y en a qu'un. Moi aussi je t'aime Miller."
Je me débarrasse de mon manteau sur la table avant de traverser la pièce pour me diriger vers la salle de bain, abandonnant ma chemise sur le chemin en sachant pertinnemment que mettre mon bordel est le meilleur moyen de la faire râler davantage encore. D'ailleurs, je n'ai pas à attendre longtemps pour être satisfait, et, arrivé au pas de la porte, je me retourne vers elle, appuyé sur la porte.
"Tu permet que j'prenne une douche? C'est pas le truc le plus présent dans l'espace, et j'ai toujours pas de vaisseau, donc fait le calcul."


   

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Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

- Je pensais que Harkness avait un peu plus de goût que ça. Il descend dans mon estime.
Haussant les épaules, j’avale une nouvelle goulée de whisky pour éviter de ne partir sur ce genre de petite pente glissante qui va finir par nous faire nous disputer encore et encore sans qu’on n’y trouve jamais de fin. Bordel, j’aurais tellement préféré qu’il reste avec ces coups d’un soir. Comment ce mec peut-il m’exaspérer à ce point-là ? Je crispe la mâchoire en le voyant se relever pour passer devant moi, laissant son manteau sur la table, puis sa chemise en plein milieu du couloir.
- Hey, qu’est ce …
Prendre une douche. Ouais, bah il a raison, tient. Vu l’odeur qu’il dégage, autant qu’il prenne une douche. Ou deux.
- Pour être coéquipiers, il faut déjà bosser ensemble, et ce n’est plus le cas. Donne-moi ton pantalon.
Demande surprenante, n’est-ce pas ? J’espère en tout cas qu’il a un caleçon en dessous, car sinon je vais avoir du mal à oublier ce genre de spectacle dont je me passerai volontiers. Dans tous les cas, je tourne la tête pendant qu’il termine de se déshabiller, et je ramasse la chemise et le pantalon, puis la veste en cuir.
- A la douche, pirate de l’espace. Je vais à la laverie au rez de chaussée.
Enfin, ça, c’est ce qu’il faut qu’il croie. Je le laisse s’enfermer dans la salle de bain avant d’aller dans le salon, où se trouve la cheminée de l’appartement. Là, j’entasse en faisant attention trois buches, du journal et un peu d’amadou, avant d’allumer tout ça avec mon briquet. Je verse un peu de whisky sur les flammes pour les faire grandir, et je jette dedans la chemise de Nathan. Pas récupérable. Quelques secondes plus tard, c’est le jean qui rejoint la chemise. Pour le blouson en cuir, j’hésite un instant. Ca coute cher ces conneries là. Mais, d’un autre coté… Nathan l’a bien cherché. Je me lève donc, l’objet à la main, pour aller le cacher sous mon lit.
Et, pendant ce temps, la douche continue de couler dans la salle de bain, ce qui me donne une nouvelle idée. Je retourne donc dans la cuisine, afin d'appuyer sur le bouton de la chaudière. Celui qui permet d'avoir de l'eau chaude dans la salle de bain. Il ne me reste plus qu'à attendre quelques secondes le hurlement qui va suivre. J'en profite pour avaler cul sec le reste de ma bouteille, puis j'en attrape une autre dans le placard.

   

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Je lève un sourcil voulant en dire beaucoup lorsqu'elle me demande le plus naturellement du monde de lui donner mon pantalon. Et bien, si j'avais su qu'elle irait si vite en besogne... ouais, bon, on peut toujours rêver non?
Je retire donc mon pantalon avant de le rouler en boule et le lui envoyer dans les bras, pour finir par fermer la porte de la salle de bain sans m'occuper davantage qu'elle ai autre chose à me dire pour aller me glisser sous la douche, devant bien avouer que s'il y a une chose qui m'a manqué, c'est bien ça.
Mon plaisir est cependant de courte durée comme je me retrouve bientôt à gueuler en cherchant la manette permettant de couper l'eau à tâtons.
"L'espèce de sale enfoirée de pouf...Miller! Rallume ta putain de chaudière!"
Voyant que rien n'y fait, je finis par me décider à sortir de la douche, m'essuyant rapidement avec une serviette avant de la passer autour de ma taille pour sortir de la pièce, rejoignant le salon et ma charmante colocataire.
"Ne me dis même pas que tu veux que je reste, n'essaye même pas. Bon, t'as quelque chose que j'puisse me mettre sur le cul ou tu préfère me baver dessus toute la nuit?"
Oui, j'ai pris pour acquis de ne pas me contenter du canapé ce soir, c'est grave docteur?


   

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Lorsque le hurlement retentit enfin, un sourire monte sur mes lèvres, et j’attrape mon i-pod qui traînait là pour le mettre sur mes oreilles, allumant ‘highway to hell’ à fond dans mes oreilles, et en fermant les yeux pour apprécier un peu plus la musique. Lorsque je les rouvris, quelques secondes plus tard, Nathan était devant moi, en serviette, en train de gesticuler et de parler dans le vide.
- Mmmh ? Des vêtements ?
Je retirais les écouteurs pour me lever et passer devant Nathan, ignorant avec superbe ses muscles saillants. Bordel, mais pourquoi est ce qu’il est fait comme ça ? Y’a pas un appareil pour lui changer son mental, sérieux ? Ce serait tellement pratique, parfait, extraordinaire… M’enfin.
Soupirant, je me dirigeais vers ma chambre, un sourire sur le visage. Je venais de me rappeler d’un truc : j’avais mis les vêtements de Nathan au grenier, lorsqu’il était parti, et je n’avais aucune envie d’aller les chercher maintenant. Du coup, il allait devoir composer avec ce que j’avais dans mon placard : la tenue de cow-boy-chippendel oubliée par un de mes ex, ou un peignoir en soie absolument ridicule. Et, si ça ne lui plaisait pas, il devrait rentrer dans mon jogging rose bonbon.
- Tu préfère quoi ?
Je lui tendis les deux tenues, un petit sourire victorieux sur le visage.
tenue 1 ou Tenue 2   

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

"Tu sais quoi Miller? J'suis très bien comme ça aussi. Ça en fera moins à retirer quand tu te rendras compte de la chance que t'as à m'avoir à coté de toi."
Je lui lance une œillade doublée d'un sourire volontairement provocateur avant de m'installer sur le canapé et soupirer.
"Et donc, qu'est-ce que tu fous de ta journée? T'es pas le genre de femme à rester au lit jusqu'à 17h parce qu'un programme télé l’intéresse."
De mon coté, ces derniers temps? Chasse à l'alien, pourchasse par alien, une panne de bracelet au pire moment, soit quand j'ai voulu fuir de Raza...Raxa cocorico...bon, une planète vraiment pas sympathique avec des habitants vraiment pas sympathiques sur laquelle il avait fallu que j'atterrisse... J'ai déjà dit que quand il n'y en avait plus à inventer, j'arrivais à en inventer quand même? Ou bien c'est Lucy qui l'a tellement répété que ça a fini par ne plus tout à fait tomber dans l'oreille du sourd qui ne l'écoute jamais le premier million de fois où elle dit quelque chose...allez savoir. Enfin bref, me voila de retour ici, on va tenter de recommencer à jouer le soldat modèle pour "je sais même pas qui" qui se trouve au dessus de nous... et si j'peux croiser Jack et lui rendre le pain dans le nez que je lui dois, ce sera avec plaisir...
"Sinon, t'as quoi à manger? J't'aurais bien proposé un mcdo, mais va falloir quelques efforts de ta part... ou s'faire livrer un truc, c'toi qui vois. Et te plains pas, pour une fois que j'propose de payer l'repas!"
   

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Mais qui est ce qui m’a foutu un coéquipier pareil ? Sérieusement ? Je peux le retourner au magasin pour l’échanger ? Bah, après tout, s’il veut rester à poil sur le canap’, qu’il y reste. Pas question qu’il mette un pied dans ma chambre dans cette tenue. Déjà que, pour avoir entraperçut tout à l’heure l’engin, j’ose espérer qu’il avait froid, sinon sa taille me laisse entrevoir un peu pourquoi il ressent ce besoin de changer de fille chaque soir.
- Même pas en rêve, Swan.
Quoiqu’il sait peut être s’en servir ? Ouais, mais non, je n’ai pas envie de piloter son manche à balais ce soir. Ni aucun autre soir, même si ça doit m’en débarrasser à vie. Je n’ai aucunement besoin de me dégrader à ce point pour le mettre dehors. Je pourrais simplement appeler les flics en disant qu’un homme s’est introduit chez moi et fait comme si c’était chez lui ? Ce serait une idée sympathique… Très, sympathique, surtout qu’il n’y a que mon nom sur le bail. Ouais, faire envoyer Nathan en prison – même si ce n’est que pour une nuit – serait une chose assez sympathique à tenter…
- J’ai combattu un lézard mangeur d’hommes dans le métro de New York. Tu sais, le genre de missions qu’on est censé faire à deux pour ne pas se faire mordre par ses petits copains les chiens des limbes…
Je levais mon bras blessé, repoussant la manche pour lui montrer le bandage, un air blasé sur le visage. Je n’avais aucunement l’intention de le faire culpabiliser, et encore moins de récupérer des excuses de sa part. Ca ne faisait pas partie des compétences du personnage, malheureusement, mais s’il avait un tant soit peu de cervelle, il démissionnerait de l’agence du temps et on me fournirait un vrai coéquipier. Après tout ,cette vie n’est pas faite pour tout le monde.
- Pizza alors. Mais, t’iras ouvrir au livreur dans cette magnifique tenue. Pas question que je loupe sa tête.
Je me laissais tomber sur le fauteuil, en face de Nathan, récupérant ma bouteille de whisky, et jetant mon téléphone à Nathan pour qu’il appelle le livreur de pizza.
- Je prends une calzone.


   

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

"Bien, on doit être à égalité alors. Mon bracelet a déraillé, j'me suis retrouvé en pleine guerre civile sur cette planète au nom à ralonge, raxacorico quelque chose. Et contrairement à toi, ils ne sont absolument pas sensibles à mon charme naturel."
Ouais, bon, le jour où elle y sera réellement sensible, il fera 50degrés à l'ombre sur la Lune, cependant, la voir tirer une des tête qu'elle sait faire lorsque je parviens à choquer le balai qu'elle a dans le cul est toujours pour me faire plaisir.
"Rassure toi, je ne trouve aucun inconvénient à aller ouvrir dans cette tenue. Ce sera à toi de faire avec les conclusions qu'il tirera de voir un beau mec à demi à poil dans ton appart. Toi qui gère."
Ne m'étendant pas davantage sur le sujet, j'attrape son portable au vol avant de composer le numéro de la pizzeria, et commander une calzone et une cinq fromages...cinq oui, rien que ça. Ceci fait, je lui balance le portable dans les mains avant de croiser les mains derrière ma tête, ne trouvant rien d'autre à faire qu'attendre que le temps passe en attendant que le livreur n'arrive. Puis, ça y est, j'arrive à en avoir marre de cette discussion qui ne risque pas de mener loin tant cette femme peut être butée.

   

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Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

- Je t’avais dit de faire la mise à jour du logiciel. Tu ne l’as pas faite, c’est normale que ça te lâche si tu ne fais pas les mises à jour.
Quant à la suite de sa phrase, je me contente de hausser les épaules. Que le livreur pense ce qu’il veut, ce n’est pas mon problème. D’un autre coté, s’il commence à me regarder bizarrement au travers de la pièce, je vais me mettre à hurler ‘au secours’ et ‘au viol’. Pas l’intention que Nathan puisse s’en sortir avec l’option ‘beau gosse qui réussit à faire écarter les cuisses à la pimbêche coincée’. D’un autre coté… Un jour, il finira par m’avoir à l’usure, je pense.
- J’irais pas jusqu’à dire ‘beau’…
Je récupère une gorgée de whiky de plus, me demandant si c’est une bonne idée de me souler la gueule alors que Nathan vient de revenir. C’est un coup à faire des conneries que je ne saurais pas assumer demain matin. Surtout avec lui… Je ferais mieux d’aller m’enfermer dans ma chambre, à double tour, devant une série débile à la télé.


   

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Je lui jettes un regard en coin en me disant que si elle compte sur le fait que je lui passe mon bracelet pour qu'elle fasse ses fichues mises à jour, elle peut attendre longtemps. Elle est de ceux qui ne me le rendraient pas, et sachant cela, je ne vois pas pourquoi j'irai chercher à me battre avec elle à ce sujet... surtout que se battre, j'ose penser que la serviette ne resterait pas longtemps sagement accrochée autour de mes hanches....enfin, ça c'est son problème, pas le mien, à vrai dire.
Je jettes un coup d’œil dans la pièce, cherchant le paquet de clopes oublié que je pourrais chiper histoire de passer le temps - oui, je fume quand je m'emmerde, et j'peux fumer un paquet dans la journée pour ne plus y retoucher pendant trois mois... on s'accorde déjà à dire que j'ai le cerveau détraqué, j'm'en fous royalement d'en donner des preuves supplémentaires -, mais manque de bol, elle a tout rangé avant que j'arrive... j'aurai du lui faire une arrivée par téléportation comme la dernière fois, enfin, si mon bracelet ne risquait pas de m'emmener sur le Vésuve.
"Bah, t'inquiète pas, tu risque de m'avoir sur le dos un moment avant que j'décide de remettre les voiles. J'ai pas envie de me retrouver une fois de plus au crétacé supérieur dans le nid d'un T-rex alors que j'devais aller à Las Vegas durant les sixties....tiens, j'crois qu'ça arrive."
La sonnette de la porte me confirme mon impression, et je lui lance un petit sourire victorieux comme il est bien rare que je me trompe quand je prévois l'arrivée de quelque chose, à quelques minutes près. Là, évidement, la livraison était prévue...mais elle aurait pu n'arriver que dans 10minutes aussi.

   

I'm gonna kill you. Now.

Six mois, bordel. Six putains de mois. Non mais t'es sérieux ?
   

Alors que la sonnette retentis, je commence par me lever pour aller chercher, mais la pièce tangue un peu autour de moi, et c’est avec la grâce d’un diplodocus lancé au galop sur une patinoire que je m’effondrais droit sur Nathan, la tête… Et bien, la tête au mauvais endroit. Bordel, j’vais encore me prendre des réflexions pas très fines de la part de cet adolescent en culotte courte. Ou, plus exactement, en serviette et sans rien dessous. Et merde, il manquerait plus qu’il se mette à…
OK. Stop, Miller. Ça suffit. Je pose un bras sur l’accoudoir pour me relever, et plantant mon regard dans celui de Swan, je le foudroie, avant de lui lancer en pleine face :
- Pas un mot.
Je me relève totalement, et je m’éloigne de lui un peu plus rapidement que ce que je le devrais vu la dose d’alcool que je commence à avoir dans le sang, pour ouvrir la porte en grand, et tendre ma carte de crédit au livreur. La blague que j’avais prévue pour Nathan est soudainement bien oubliée dans mon esprit. Le livreur passe ma carte dans une machine, puis me tends mes pizzas avant de repartir aussi sec. Je reviens vers l’intérieur, posant les boites en cartons sur la table basse, et en évitant surtout le regard de mon colocataire forcé. Bon sang, s’il y a une bosse sous cette serviette, je me jette par la fenêtre. Ou alors, je finis la bouteille pour en profiter.